Chez moi,
Il y'a ceux qui s'en vont
Il y'a ceux qui restent
Ceux qui vont de l'avant
Et ceux qui retournent leurs vestes
Il y'a ceux qui manipulent
Et ceux de la révérence
Ceux qui limités reculent
Et ceux qui par vérité avancent
Chez moi,
A la dimension humaine
C'est toujours l'amour
Celui qui dégaine
Sans aucun détour
Il y'a les oppresseurs
Sanguinaires enfants de choeur
de la chorale des douleurs
Et puis il y'a les opprimés
Dans les plis de la pitié
La cohorte aveugle des damnés
givrés de l'extase de la peur
Chez moi,
Il y'a les mots qui tuent
Les sourires qui blessent
La terreur sur la rues
Et la trouille aux fesses
Qui chiale ses horreurs
Qui crie ses bassesses
aux festin du déshonneur
Chez moi,
Il y'a le soleil
Il y'a la pluie
Et la tendresse qui veille
Sur mains désunis
Il y'a des artéres
Et des faubourgs
coulés dans la chair
des exilés au long cours
Et toutes nos dimensions
sur les ailes rognées de la passion
Chez moi,
Il y'a des pauvres des malheureux
des morts des vivants
Des brisés des joyeux
Des morts-vivant des agonisants
Il y 'a la marée de la rage
qui tourne dans sa transhumance
La genèse des visage
Prend des allures de l'errance
Chez moi,
il y' a la médisance
Qui fait la nique aux ragots
Et la haine qui danse
A fleur de peau
Il y"a des soumis qui crèvent
Et des révoltés aussi
Des enfants qui rêvent
De défoncer la nuit
Il y'a des vies qui saignent
Au gré des habitudes
Et des cons qui règnent
Par l'éloge du vide
Il y'a des métronomes
Sous les bottes derrière les lances
Qui font marcher les Hommes
A leur propre cadence
Chez moi,
Il y"a des berlue qui font les 400 coups
Et des anges déchus
Qui creusent des trous
Des trous pour en finir
Des trous pour disparaitre
Pour une raison de mourir
Dans l'illusion du paraitre
Des postures conditionnées
Aux normes établies
De ces modes aseptisées
Par des règles à calculer
Chez moi,
Il y' a la tendresse qui coule
L'orgasme qui s'ennuie à mourir
La folie qui se défoule
Aux bastions des délires
Et il y'a des lueurs si pures
Qu'on dirait la mer à boire
Qui prêterait à sourire
Sans la boulimie du dérisoire
Il y' a des requins chineurs
Qui polluent l'espace
A diffuser la peur
Au tempo du temps qui passe
Il y' a des réducteurs de têtes
Et des coupeurs de joints
La blanche aussi est à la fête
Chez les maquereaux et leurs putains
Chez moi,
Il y' a des douleurs profondes
Et des rumeurs insolentes
Qui font tourner notre monde
Et bannir nos prières innocentes
il y' a de sublimes mochetés
Qui sont la sève du désir
Et des artificielles beautés
Collées aux devantures
De la loi du marché
Il coule de leurs yeux
Les larmes de la beauté
Elles donnent la fièvre
Sans jamais calculer
Il y 'a des candides
Et des putes vierges
Des amours torrides
De chez les mille verges
Chez moi,
Il y' a des braves gens
Et les gens de bravoure
Ceux qui tuent le temps
A brasser du vent
Et ceux qui attendent leur tour
Ceux qui vivent debout
Dedans l'immonde
Et ceux qui vivent à genoux
Dans la connerie féconde
CHABBI MAHREZ