mardi 26 octobre 2010

Chez moi,

Il y'a ceux qui s'en vont

Il y'a ceux qui restent

Ceux qui vont de l'avant

Et ceux qui retournent leurs vestes

Il y'a ceux qui manipulent

Et ceux de la révérence

Ceux qui limités reculent

Et ceux qui par vérité avancent

Chez moi,

A la dimension humaine

C'est toujours l'amour

Celui qui dégaine

Sans aucun détour

Il y'a les oppresseurs

Sanguinaires enfants de choeur

de la chorale des douleurs

Et puis il y'a les opprimés

Dans les plis de la pitié

La cohorte aveugle des damnés

givrés de l'extase de la peur

Chez moi,

Il y'a les mots qui tuent

Les sourires qui blessent

La terreur sur la rues

Et la trouille aux fesses

Qui chiale ses horreurs

Qui crie ses bassesses

aux festin du déshonneur

Chez moi,

Il y'a le soleil

Il y'a la pluie

Et la tendresse qui veille

Sur mains désunis

Il y'a des artéres

Et des faubourgs

coulés dans la chair

des exilés au long cours

Et toutes nos dimensions

sur les ailes rognées de la passion

Chez moi,

Il y'a des pauvres des malheureux

des morts des vivants

Des brisés des joyeux

Des morts-vivant des agonisants

Il y 'a la marée de la rage

qui tourne dans sa transhumance

La genèse des visage

Prend des allures de l'errance

Chez moi,

il y' a la médisance

Qui fait la nique aux ragots

Et la haine qui danse

A fleur de peau

Il y"a des soumis qui crèvent

Et des révoltés aussi

Des enfants qui rêvent

De défoncer la nuit

Il y'a des vies qui saignent

Au gré des habitudes

Et des cons qui règnent

Par l'éloge du vide

Il y'a des métronomes

Sous les bottes derrière les lances

Qui font marcher les Hommes

A leur propre cadence

Chez moi,

Il y"a des berlue qui font les 400 coups

Et des anges déchus

Qui creusent des trous

Des trous pour en finir

Des trous pour disparaitre

Pour une raison de mourir

Dans l'illusion du paraitre

Des postures conditionnées

Aux normes établies

De ces modes aseptisées

Par des règles à calculer

Chez moi,

Il y' a la tendresse qui coule

L'orgasme qui s'ennuie à mourir

La folie qui se défoule

Aux bastions des délires

Et il y'a des lueurs si pures

Qu'on dirait la mer à boire

Qui prêterait à sourire

Sans la boulimie du dérisoire

Il y' a des requins chineurs

Qui polluent l'espace

A diffuser la peur

Au tempo du temps qui passe

Il y' a des réducteurs de têtes

Et des coupeurs de joints

La blanche aussi est à la fête

Chez les maquereaux et leurs putains

Chez moi,

Il y' a des douleurs profondes

Et des rumeurs insolentes

Qui font tourner notre monde

Et bannir nos prières innocentes

il y' a de sublimes mochetés

Qui sont la sève du désir

Et des artificielles beautés

Collées aux devantures

De la loi du marché

Il coule de leurs yeux

Les larmes de la beauté

Elles donnent la fièvre

Sans jamais calculer

Il y 'a des candides

Et des putes vierges

Des amours torrides

De chez les mille verges

Chez moi,

Il y' a des braves gens

Et les gens de bravoure

Ceux qui tuent le temps

A brasser du vent

Et ceux qui attendent leur tour

Ceux qui vivent debout

Dedans l'immonde

Et ceux qui vivent à genoux

Dans la connerie féconde

CHABBI MAHREZ

mercredi 16 juin 2010

LES HOMMES

Les hommes dansent
sur leurs dépouilles
les déserts avancent
et la terre se rouille
les hommes plombent
leurs rêves d'enfance
ils creusent leurs tombes
avec impatience
MAIS LES AMOUREUX SAUVENT LE MONDE
Malgré tout
malgré la haine surtout
MAIS LES GENS HEUREUX SAUVENT LE MONDE
malgré les fous
et malgré nous surtout

les hommes se gourent
quand ils pérorent
ils parlent d'amour
et sèment la mort
les hommes rient
des dinosaures
mais tout ce qui brille
n'est pas de l'or

MAIS LES AMOUREUX SAUVENT LE MONDE
Malgré tout
malgré la haine surtout
MAIS LES GENS HEUREUX SAUVENT LE MONDE
malgré les fous
et malgré nous surtout

ils se multiplient
et puis se divisent
dans un jeu de quille
sur fond de crise
les hommes pleurent
d'amour de peine
larmes et sueurs
sur fond de haine

MAIS LES AMOUREUX SAUVENT LE MONDE
Malgré tout
malgré la haine surtout
MAIS LES GENS HEUREUX SAUVENT LE MONDE
malgré les fous
et malgré nous surtout
VIVRE VIVRE ET LAISSER VIVRE


Vivre pour mon âme
Du fond de son silence
Vivre pour une femme
Du fond de son absence
Vivre pour beaucoup
Ou vivre pour si peu
Vivre pour rien du tout
Et se croire heureux
Vivre dans le délire
à mourir de gloire
Ou finir en martyr
De la bêtise et du hasard
Vivre en guenilles
Ou vivre en rupin
Fonder une famille
Se prendre pour un malin
Vivre pour un idéal
Ou vivre à la dérive
Entre le bien et le mal
Jusqu'à ce que mort s'ensuive
Vivre pour tout seul
Ou vivre pour dix mille
Devant son linceul
C'est la trouille imbécile
Vivre tout enjoué
Ou triste à en mourir
Se prendre pour le dernier
De toutes les aventures
Vivre sans connaître
La goutte de l'hiver
Ni écrire des lettres
Aux bureaux de la misère
Vivre et mourir candide
Vite dans sa jeunesse
Sans avoir une ride
Ni rien de la bassesse
Vivre pour tout
Pour pas grand chose
Et finir dans un trou
Couvert de roses
Vivre pour une cause
Ou pour la potence
C'est toi qui propose
Et tu paies d'avance.

CHABBI MAHREZ
Tunisie

mercredi 12 mai 2010

la photo et la plus  éloquente et la plus symbolique. Une Icone  !!
la photo est la plus éloquente et la plus symbolique. Une Icône !!

Il s'agit d'une terre
et de rien d'autre !!
Appelez ça la terre promise
appelez ça la terre volée
appelez ça Eretz Israël
appelez ça Palestine
appelez ça la terre de Canaan
appelez ça la terre occupée
dites que c'est à vous !!
ce n’est qu’une Terre
Israël en a besoin pour son expansion
et les Palestiniens en ont besoin
pour leur survie et leur existence
Dieu l'a-t-il donnée à Golda Meier ??
Moïse l'a-t-il envahie avec des esclaves égyptiens ??
Richard Coeur de Lion l'a-t-il offerte au pape ??
tout ça pour un morceau de Terre
Salah el Ddin (Saladin) l'a-t-il libérée
Herzl l'a-t-il volée
Jésus l'a-t-il bénie
tout ça est une affaire de Terre !!
c'est une restitution après l'holocauste
c'est une restitution après les croisades
c'est une restitution après la défaite de Napoléon à Saint-Jean-d'Acre
Foutaises, il ne s'agit que d’une Terre ??
Le général Allenby l'a-t-il également libérée ??
Al Khalifa Omar l'a-t-il gagnée ??
Jésus y a-t-il rencontré Mohamed ??
ce n'est qu'un morceau de terre
mais sans aucune Paix
Les sionistes en ont-ils besoin
le judaïsme peut-il survivre sans elle
Dieu l'a-t-il donnée à certains…..
et refusée à d'autres
Non Monsieur !! ce n'est qu'un morceau de terre
qui va de la mer de Tibériade à la mer Rouge
en passant par la mer Morte
et retenu à l'est
par la mer Méditerranée.
Rottchild l'a-t-il acheté ??
Balfour l'a-t-il vendu ??
Le sultan d'Istanbul l'a-t-il abandonné ??
Non Monsieur !!!
Balfour n'en était pas propriétaire,
donc il ne pouvait pas le vendre
etRottchild n'a même pas été reçu
par le sultan qui en était propriétaire
Non Monsieur …. Ce n'est qu'un morceau de terre
les païens sont un jour devenus juifs
les juifs sont plus tard devenus chrétiens
et où
les chrétiens sont devenus musulmans
Ils ont tous bu l'eau du Jourdain
et ils ont tous craint le même Dieu puissant,
jusqu'au jour où les sionistes sont arrivés…
Les sionistes qui n'avaient peur de personne
nous ont apporté :
la mort et la destruction
le colonialisme et l'apartheid
l'exil et la déportation
et bien sûr, ils ont pris la terre
La même Terre dont je parle
celle qu'on appelle la Terre sainte
ou la Terre promise
Terre de Canaan
ou simplement et sans prétention
ou normalement et historiquement
La Palestine
Elle n'a rien de mystique
rien de miraculeux ni de divin
les blancs l'ont fait en Afrique du Sud,
en Amérique du Nord et du Sud
et même à Hawaï….
alors pourquoi pas en Palestine !!
Ce n'est qu'un morceau de Terre comme tous les autres
et celui qui a le plus grand fusil peut le garder !!
Oubliez les Nations unies et le droit international
oubliez les droits de l'homme, les droits nationaux et même l’histoire
Ne vous souciez pas de religions…..
Faites en sorte de vous procurer et de garder
les plus grands fusils
C'est une affaire de terre
et celui qui a les plus grands fusils
peut la garder !!

Raja Ibrahim Khalil Ibrahim el Chemayel

dimanche 9 mai 2010

Questions que se pose un ouvrier qui lit


Qui a construit Thèbes aux sept portes ?
Dans les livres, on donne les noms des Rois.
Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ?
Babylone, plusieurs fois détruite,
Qui tant de fois l’a reconstruite ? Dans quelles maisons
De Lima la dorée logèrent les ouvriers du bâtiment ?
Quand la Muraille de Chine fut terminée,
Où allèrent ce soir-là les maçons ? Rome la grande
Est pleine d’arcs de triomphe. Qui les érigea ? De qui
Les Césars ont-ils triomphé ? Byzance la tant chantée.
N’avait-elle que des palais
Pour les habitants ? Même en la légendaire Atlantide
Hurlant dans cette nuit où la mer l’engloutit,
Ceux qui se noyaient voulaient leurs esclaves.

Le jeune Alexandre conquit les Indes.
Tout seul ?
César vainquit les Gaulois.
N’avait-il pas à ses côtés au moins un cuisinier ?

Quand sa flotte fut coulée, Philippe d’Espagne
Pleura. Personne d’autre ne pleurait ?
Frédéric II gagna la Guerre de sept ans.
Qui, à part lui, était gagnant ?

A chaque page une victoire.
Qui cuisinait les festins ?
Tous les dix ans un grand homme.
Les frais, qui les payait ?

Autant de récits,
Autant de questions.

Bertold BRECHT

vendredi 23 avril 2010

Commune présence

Commune présence

Tu es pressé d’écrire
Comme si tu étais en retard sur la vie
S’il en est ainsi fais cortège à tes sources
Hâte-toi
Hâte-toi de transmettre
Ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance
Effectivement tu es en retard sur la vie
La vie inexprimable
La seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t’unir
Celle qui t’es refusée chaque jour par les êtres et par les choses
Dont tu obtiens péniblement de-ci de-là quelques fragments décharnés
Au bout de combats sans merci
Hors d’elle tout n’est qu’agonie soumise fin grossière
Si tu rencontres la mort durant ton labeur
Reçois-là comme la nuque en sueur trouve bon le mouchoir aride
En t’inclinant
Si tu veux rire
Offre ta soumission
Jamais tes armes
Tu as été créé pour des moments peu communs
Modifie-toi disparais sans regret
Au gré de la rigueur suave
Quartier suivant quartier la liquidation du monde se poursuit
Sans interruption
Sans égarement

Essaime la poussière
Nul ne décèlera votre union.

René Char
in Le Marteau sans maître (1934-1935)

jeudi 8 avril 2010

La masure.

tu voulais tant la voir cette vieille bastide
érigée en haut de nos vignes
et entourée de garrigue
voilà, tu en as fait le tour !

dès ton arrivée, le long du sentier
les herbes sauvages
se sont courbées
timidement
sur ton passage
en guise de révérence.

t'en souvient-il ?
le feu de bois crépitait
dans l'ancienne cheminée
tu as aimé l'odeur des souches
une planche posée sur deux pierres
telle fut notre table de fortune

Sur l'aire,
adossé contre ce grand pin
qui nous gratifiait de son ombre,
tu t'es assoupi quelques instants
blotti entre deux racines
qui buvaient tes souffles

depuis ce jour
cet arbre est tien
car ici "les pins gardent mémoire"

(anonyme)